Le droit au logement est inscrit dans la déclaration universelle des droits de l'homme, dans la charte sociale européenne et dans le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
« Les États parties au présent Pacte reconnaissent le droit de toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants ainsi qu'à une amélioration constante de ses conditions d'existence. »
Loin de ses belles déclarations, la réalité sociétale ne s’est pas encore donnée comme priorité de répondre à ces besoins fondamentaux qui touchent les plus démunis des citadins. Fournir aux sans-abris de nos villes un refuge digne et respectable, bien intégré dans l’environnement urbain pour un coût relativement modique est le but recherché dans le projet de refuge de Diogène.
Afin de végétaliser les chancres situés le long des façades, il est possible de tirer parti de trois différentes formes de plantation : les massifs arbustifs, les arbres palissés et les plantes grimpantes. La combinaison de ces formes végétales permet la création de jardins verticaux qui, en plus d'occuper l'espace laissé à l'abandon, peuvent être considérés comme de véritables extensions du bâti mitoyen. Il est en effet possible de tailler les végétaux pour leur donner des lignes en cohésion avec le graphisme des bâtiments environnants, et d'atténuer l'aspect abrupte des façades en instaurant une progressivité volumétrique depuis le niveau de la rue.
Intégrés à ces jardins verticaux, les abris de bonne fortune sont ainsi fondus dans le paysage. Cette intégration visuelle est non négligeable car elle est l'une des étapes vers l'insertion sociale des occupants du lieu. Le choix des plantes doit se faire judicieusement. Afin de rester dans une optique de développement durable, la priorité est donnée à la sélection d'essences indigènes et on exclue les plantes à caractère invasif. Au-delà de ces aspects esthétiques et écologiques, les jardins verticaux peuvent aussi avoir une fonction nourricière si l'on implante des espèces fruitières pouvant être consommées.
La réalisation du bâtiment est prévue en ossature bois avec remplissage en terre-paille, matériau hautement isolant, respirant, écologique et de provenance locale. La toiture est revêtue d’un tapis végétal varié. Chaque module de refuge est préfabriqué et déposé sur des fondations vissées dans le sol, susceptible d’être facilement déplacé permettant ainsi l’utilisation provisoire de terrain à bâtir sans projet immédiat de construction.
Plus d'informations : www.paille-tech.be
L’implantation d’un chemin de fer nécessite une importante emprise au sol, zone de recul et talus. Déjà plantés et sans affectation particulière, ces chancres urbains font spontanément parties des espaces fréquemment squattés par les sans-abris. Comme les installations de fortune qui s’y trouvent déprécies l’espace public et nuisent aux riverains, les pouvoirs publics les tolèrent rarement et les font évacuer. Des refuges de Diogène propres et soignés dans un environnement de qualité, et bien éclairés devrait être perçus par les riverains comme positifs pour autant que leurs nombres soit limité à 2 ou 3 petits abris.
Ces infrastructures routières sont très consommatrices d’espaces publics de par la nécessité des rayons de courbure des bretelles d’accès. Près de 50 % de ces terrains ne sont pas affectés à la circulation automobile et sont plantés de bosquets d’arbres de diverses grandeurs et faibles sections. Une partie de ces espaces résiduels ne sont plus accessibles sans danger et ne peuvent être utilisés à d’autres fins que des espaces verts. Mais une autre partie de ces terrains, souvent des talus, placés entre les routes et parties privées sont suffisamment vastes et distants des leurs limites pour permettre l’implantation de quelques refuges de Diogène.
Tous ces exemples de petits logements sont des réponses à la précarité du logement. Ces diogènes sont les prémices d'un autre projet social qui va s'intituler ARCHI HUMAN. Ces petites refuges vont se transformer en modules préfabriqués. Les terrains seront toujours petits, mitoyens, d'angles mais plus urbains. La végétalisation sera présente, en rappel des jardins verticaux. Les modules vont suivre des normes spécifiques de logement, à savoir 28m² minimimum pour une personne logée. Les personnes ciblées resteront les même : les personnes issus de la rue ou précarisées. C'est avec la création de l'ASBL ARCHI HUMAN que va débuter le nouveau projet pour la mise en logement des sans-abris.